Prânayâma (II)

Prânayâma : contrôle et extension du Souffle de Vie

Signification du mot Prânayâma :

Si le terme Prâna a pu être traduit par « Souffle vital», « Champ d’énergie », Ayâma quant à lui et selon la définition proposée par B.K.S. Iyengar, signifie à la fois « longueur, expansion, extension. Exprime aussi la notion de retenue, contrôle, arrêt.

 Le mot Prâna a plusieurs sens :

Il désigne le souffle et également l’énergie subtile qui est contenue dans l’univers.

L’énergie subtile ou énergie cosmique, grâce à laquelle tout se meut dans l’univers.

Le Prâna existe dans tous les éléments : la nourriture, l’eau, la lumière solaire, l’air…..

Les principaux points d’absorption du Prâna sont : les fosses nasales, les alvéoles pulmonaires, la langue, la peau.

Avoir une respiration ample permet donc d’absorber le prana. Le corps est ainsi imprégné de cette énergie cosmique conduisant à une bonne santé.

Prâna est aussi un vayu, le souffle de l’expansion ou inspiration, il exite 5 vayus ou 5 souffles :

1- Prana : le souffle de l’absorption et de l’expansion, c’est l’inspiration, qui laisse pénétrer l’énergie nourricière.

2- Apana : c’est le souffle d’élimination et de l’évacuation, c’est l’expiration qui élimine les toxines pour purifier les nâdis (canaux énergétiques : ida pingala sushumna)

3- Samana : le souffle de l’équilibre et du centrage, se situe entre le nombril et le plexus solaire.

4- Udana : le souffle d’élévation après prana (ou d’élongation), d’allègement après apana, l’inspir vient de lui-même avec une sensation de légèreté ressentie dans la gorge.

5- Vyana : le souffle qui se répand qui diffuse la vitalité là où elle manque. Se déplace du centre du corps vers la périphérie.

Le Prânayâma selon les Yoga-sutras de Patanjali :

Sutra II. 49: Le prânâyâma est la régulation, avec rétention, du flot de l’air qui entre et qui sort. Sa pratique ne doit être entreprise que lorsque celle d’asana est maîtrisée.

Sutra II.50: Prânâyâma comporte trois mouvements : longues et subtiles inhalation, expiration et rétention ; toutes trois sont régulées avec précision en fonction de la durée et de l’endroit.

Sutra 11.51: Le quatrième type de prânâyâma est au-delà des prânâyâmas interne ou externe; il survient sans effort et spontanément.

Sutra 11.52: Prânâyâma déchire le voile couvrant la lumière de la connaissance et annonce l’aube de la sagesse.

Sutra II.53: L’esprit est alors apte à la concentration.

Le Prânayâma c’est la maîtrise du souffle :

Il s’agit donc dans un premier temps de prendre, tout simplement, conscience du mouvement de
l’expire, de l’inspire et de la suspension,

« Le pranayama est divisé en 3 parties : recaka (expiration), pûraka (inspiration) et kumbhaka (rétention poumons pleins et poumons vides). ………. » (Hatha-Yoga Pradipika » II, 71)

Il existe une 4è modalité de respiration qui dépasse le plan de la conscience et qui nous
amène à cet état de méditation qu’est le SAMADHI ……(Yoga-sutras de Patanjali, II, 51)

Le Prânayâma c’est aussi l’allongement du souffle :

la respiration complète est une respiration plus profonde qui associe les trois niveaux de la respiration (abdominale, thoracique et claviculaire):

– à l’inspire : le souffle emplit d’abord l’abdomen, puis en continuant à inspirer lentement, le souffle monte dans le thorax qui se soulève, puis en continuant à inspirer toujours lentement, le souffle emplit le haut du buste (le niveau claviculaire).

– suspension de souffle, poumons pleins : Marquer un temps d’arrêt de 1 à 2 secondes,

à l’expire : expirer lentement en vidant d’abord le ventre qui s’étale, puis continuer à expirer lentement pour vider ensuite le thorax qui s’étale, et continuer à expirer en vidant ainsi tout le buste.

– suspension de souffle, poumons vides : Marquer un temps d’arrêt de 1 à 2 secondes

Puis laisser l’inspire revenir dans le ventre et monter, lentement, comme une vague très douce, vers le haut du buste.

Puis des rythmes de comptage, par exemple sur cette base :
inspire 3 secondes-suspension poumons pleins 2 secondes-expire 5 secondes-suspension poumons vides 2 secondes. Allonger selon les possibilités de l’instant, mais ne jamais forcer.

Les effets subtils du Prânâyâma :

stabilité du mental

meilleure concentration

circulation des énergies subtiles

guérison des maladies

éveil de la conscience

Quelques bienfaits physiologiques de la juste respiration :

– massage et tonification des intestins, du foie et de tous les organes digestifs

– meilleur apport d’oxygène à l’organisme. Les poumons et le cœur font office de pompe, ce qui fait circuler le sang et apporte ainsi de l’oxygène pur à nos cellules

– renforcement des anticorps, du système lymphatique et endocrinien. Meilleure résistance de l’organisme face aux maladies, à la fatigue, à l’insomnie, à la nervosité et l’irritabilité.